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Tam-tam & caetera (pour garder le fil !)
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7 décembre 2006

Suite à Beurk: SaintéLyon 2006...

depart

 

Départ à minuit du Palais des Sports de St Etienne en petite tenue sexy : collant, petit tee-shirt sans manche avec par dessus un autre tee shirt plus épais à manches longues, chaussures avec « talonettes » (des semelles de talon amortissantes en prévision des genoux dont on reparlera…). Dans le camelbak (sac à dos/gourde), un coupe-vent, une veste plus épaisse en cas de grosses intempéries, des rations énergétiques (barres, gels…).

 

Le début de course se passe bien : je vais très doucement pour toujours être en dessous de capacités qui sont limitées.


Passés les 5 premiers kilomètres, le relief montant s’accentue fortement, mais ça va. Pour l’instant, je ne double personne, et plein de monde me dépasse en riant ou en chantant (inconscience ou gros souffle ?). On doit former un peloton de 3500 personnes (le reste des 7500 participants, courant en relais, est parti avec 15 mn d’avance), alors il en reste derrière ! La plupart des gens courre en bande de 2 à 10 individus.


C’est déjà long ! Je ne me suis entraîné que sur le plat, alors quand ça monte ou ça descend, les distances me paraissent doubles ! Je me prépare donc à faire 120 kilomètres subjectifs, et comme je n’ai aucune idée de ce que ça peut être, je courre ou marche en remettant à plus tard les questions existentielles…

Vers le 13èm kilomètre, mon genou gauche « lâche » (ménisque probablement) progressivement: impossible de le mettre en torsion, et surtout de m'appuyer dessus dans les pentes raides (le pire étant en descente raide, où je dois, presque à l'arrêt, descendre « en échelle ». C’est marrant, car les «genoux» se reconnaissent entre eux et ne se confondent pas avec les «chevilles», les «contractures», les «chutes», les «crampes» ou les «pannes de moteur» !


Malgré cela, gros mental et je tiens bien le coup sur le plat: passée la mi course, plus personne ne chante, et je vais plutôt vite comparé à ceux qui m'entourent. Je double pas mal de monde sur le "plat", même si 1/2 des doublés me repasse dans les côtes.


Il se met à neiger un peu, et j’enfile coupe vent et gants de soie. Les conditions climatiques sont globalement correctes, même si averses et gros brouillard en altitude. Truc rigolo : dans le brouillard, avec la frontale qui trace un trait vers le sol, on se met à loucher fortement ! Le terrain : de tout, en sous bois, à travers champ ou sur route. Dur, boueux ou caillouteux…


Je ne m'arrête pas aux ravito, prenant juste à la volée un verre de boisson et un peu de bouffe pour varier des rations énergétiques que je porte sur moi. D’autres personnes au contraire ne portent rien et s’appuient sur ce qu’ils trouvent aux ravitaillements (en gros tous les 8 km) D’autres encore s’arrêtent définitivement ou temporairement dans les ravitaillements, se font masser, s’étirent, se reposent…


Maintenant le cordon des coureurs, où se mélangent individuels et relayeurs (2x, 3x ou 4x) doit s’étirer sur 45 kilomètres : au bout de 5 heures, les plus lents en sont sans doute au 25èm kilomètre, alors que les meilleurs relais sont à Lyon depuis 30 mn et que les meilleurs individuels sprintent sur les derniers mètres à une allure qui doit être la mienne quand je fais un 100m ! Évidemment, s’en est fini des grappes, et on pourrait parfois se croire seul dans la campagne, si ce n’est qu’en se retournant, on voit les centaines de points lumineux des frontales qui suivent…


Il n’est pas impossible que mes souvenirs soient embellis par contraste avec le calvaire qui va suivre, mais je me souviens précisément de mon état d’esprit aux 45 kilomètres : super fier de ce que j’arrive à faire « sur une jambe », et assez frais.


En réalité, je viens de vérifier sur les chronos de pointage partiels : ma vitesse a décliné constamment au fil du parcours. J’ai simplement perdu 1km/h dans la dernière étape comparé à l’avant-dernière… Ah, la subjectivité !


Le redécollage après Soucieux en Jarrest me réserve une mauvaise surprise : mon genou est ce qu’il est, mais mes jambes ont durcies. Je cours encore de temps en temps jusqu’à la première grande descente et là, misère ! Après, une montée raide : je comprends que je vais passer un très sale moment. On commence à me téléphoner pour savoir quand je vais arriver : inch allah !. En fait j’espère encore pouvoir tenir mon objectif initial de 11 heures (pourquoi 11h ? par ce que j’ai calculé que c’était l’allure immédiatement supérieure à celle du gars qui fait tout en marchant). J’y renonce assez vite. Je ne sais toujours pas si le plus dur est alors de mettre un pied devant l’autre, ou si c’est les gars qui me doublent en voyant que je suis au bout, et me tapent sur l’épaule en disant qu’on y est bientôt, alors que je SAIS que j’en ai encore pour 3 heures (et un peu plus tard quand mon allure décline encore, je sais que ce sera 4 ou 5 heures…).


Le reste est anecdotique : j’ai encore de l’énergie, suffisamment de moral pour ne jamais envisager d’abandonner, voir pour essayer de trottiner, mais je n’y arrive pas. Et pas moyen de débrancher le cerveau pour 4 heures… La queue du peloton me double. En fait, les classements me montreront que tout au long de la course j’ai gagné des rangs, y compris dans les 20 derniers kilomètres, car beaucoup de monde abandonne.


J’arrive en vue de l’arrivée en me motivant, à chaque pas. Anne est là qui prend des photos et me demande comment ça va (il paraît que j’ai l’air plus furieux qu’abattu. Je cache des larmes, je demande aux garçons qui arrivent de ne pas me grimper dessus tout de suite, et je « sprinte » (2, 3 km/h ?!) sur la ligne d’arrivée en compagnie de Basile, sous les encouragements.


P1010593

11h33mn49s, 2186 èm au classement général. Le soir même, je décide d’en refaire une pour améliorer ce temps calamiteux et gommer le mauvais souvenir des derniers kilomètres ; après toutefois une bonne révision des genoux !

Nous étions un groupe de 4 au départ : Mon beau-frère a couru en 6h55 (le pauvre repart en montagne le mercredi suivant !). Stéphane Rateau, un copain de Chamonix, en 7h43 (c’est un cycliste, mais c’était sa première longue course !). Et Stéphane Bénit arrive en 9h22 (il n’y a pas de faute de frappe : c’est l’oncle de mon beau frère, coureur expérimenté de longues distances, mais qui a souvent des problèmes sur la SaintéLyon qu’il se jure chaque année de ne plus faire !).

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Commentaires
A
Après quoi cours-tu Stéphane?<br /> Je pense qu'il faudrait plutôt dire "que fuis-tu Stéphane "<br /> Selon lui, c'est le gout de l'aventure qui le fait s'engager dans de telle course.<br /> Incrivez vos fils aux scouts sinon après ils devront partir à l'aventure avec 10 kilos en trop et les genoux en vrac.
S
Arsène l'autre jour à table:<br /> -PapyDoc, il est très vieux !<br /> -Il est un PEU vieux... (nous)<br /> -Mais il respire encore un peu !!!<br /> <br /> On espère.
L
il a oublié la super moune qui "malgré son âge a encore de la force", dixit Thibault en montrant son poing ; référence au mien , osseux, auquel les petits aiment bien se confronter, histoire de voir s'il fonctionne encore bien.
J
Merveilleuse famille dont on découvre chaque jour les talents. Avec:<br /> Le célèbre marathonien de la Saintélion<br /> La merveilleuse cantatrice de Sevis<br /> Et surtout les tontons "abimés", "avinés", voulais je dire
S
A question de tata, réponse de Fafane: ben, j'fais du sport...<br /> Et je me félicite que tu fasses du piano, dans l'optique du prochain rassemblement de Sevis!<br /> A propos: tu peux ajouter au blog de la vidéo désormais, via le site dailymotion (marche à suivre dans l'aide de canalblog): on attend donc les premiers clips.
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